Il était une fois, dans la somptueuse salle Schlichting du musée du Louvre, un tableau précieux nommé "L'Indifférent". Estimé à plus de sept millions de francs, cette œuvre avait été le joyau du musée pendant de nombreuses années.
Cependant, le dimanche 12 juin 1939, à 15 h 50, le tableau fut mystérieusement volé, plongeant le musée dans une effervescence fiévreuse. C'était le premier vol d'une telle envergure depuis celui de la Joconde, il y a près de trois décennies.
Deux mois passèrent dans l'angoisse et l'incertitude. Puis, le 14 août 1939, M. Jacques Jaujard, sous-directeur du musée, reçut un appel inattendu du juge d'instruction Marchat. Un certain Bogousslavsky Serge, surnommé "Bog", affirmait être l'auteur du vol et avait rapporté le tableau dans le but de le restaurer. La restitution fut un événement médiatique majeur, orchestré de manière à ce que les journalistes soient présents pour immortaliser ce moment.
Bog avait également envisagé de publier un manifeste, "Comment j'ai emprunté L'Indifférent", mais finalement, il ne le fit jamais. Il fut jugé et condamné en appel à une peine de quatre ans de prison, trois cents francs d'amende, et interdit de séjour pendant cinq ans.
Cependant, l'histoire ne s'arrête pas là. Serge Bogousslavsky choisit l'exil en Suisse avec sa femme et son fils, Julien Bogousslavsky, qui devint par la suite un neurologue de renom. Cependant, il fut lui-même impliqué dans un scandale financier, accusé d'avoir détourné des fonds publics pour satisfaire sa passion pour les livres anciens.
Le mystère de "L'Indifférent" avait été en partie résolu, mais de nombreuses questions restaient en suspens. Pourquoi Bog avait-il volé le tableau ? Et quel était le véritable motif derrière ce geste audacieux ? L'histoire du tableau et de ses protagonistes cachait encore bien des secrets, attendant d'être révélés au fil des années.