Je suis sur un coup assez intéressant, 1 mètre 70, blonde, 20, 22 ans, très jolie, et ce qui ne gâche rien elle est mariée, et assez dévergondée. Elle se prénomme Madeleine, Madeleine Genevey Metat. C'est l'épouse d'un très, très riche marchand de tableaux, Philémon Genevey Metat, qui n'a pas le temps de s'occuper des problèmes existentiels de la petite mignonne, quel rustre. J'ai donc été dans l'obligation de prendre le relais, et je peux vous assurer que je fais le maximum.
J'ai rencontré Madeleine, lors d'une réception chez des amis, alors que son méchant époux l'y avait laissé s'y rendre seule. Mais quelle impudence, et quelle imprudence ! Les quelques cicatrices encore visibles sur le visage et sur le crâne, m'ont beaucoup aidé, et l'histoire que j'ai racontée avec, également. Pour Madeleine, je suis un véritable héros, la brave fille.
Il est presque 8 heures du soir, et nous avons rendez-vous dans une petite auberge, rue de la Huchette, dans le 5e. Lorsque je sors du Palace tout émoustillé à l'idée de la retrouver, et il m'aborde alors que je m'apprête à monter dans un taxi. Il, est un clochard, tout dépenaillée. Je mets alors la main dans la poche de mon manteau, afin de lui donner quelques pièces, mais le traîne-misère m'interpelle par mon nom.