Béatrice Mou Sang Teinauri, demi-polynésienne, demi-chinoise, est née en 1977, pendant la période des essais nucléaires de la France en Polynésie. Entre 1966 et 1974, les essais ont été aériens, puis souterrains jusqu'en 1998. Dans la famille de Béatrice, il y a beaucoup de cancéreux. Étrangement, sa mère et elle ont, toutes les deux, été victimes d'une leucémie myéloïde, aiguë pour la maman, chronique pour la fille. La maman est décédée en 2014 à l'âge de 55 ans. Elle a été facilement reconnue comme victime des essais nucléaires de la France. Pour Béatrice, le combat contre la maladie a été long et douloureux. Elle avait 35 ans et était enceinte de son premier et unique enfant quand on a découvert sa leucémie chronique. Béatrice s'est opposée aux médecins qui voulaient interrompre sa grossesse pour la soigner avec de la chimiothérapie. Grâce à un vieil hématologue proche de la retraite, elle a pu garder son enfant et recevoir un traitement efficace contre la leucémie myéloïde chronique qui est toujours en rémission. Son fils va bien. En 2017, Béatrice a entrepris un long combat avec les institutions françaises pour être reconnue comme victime des essais nucléaires. Après une série d'échecs, elle a finalement gagné et a été reconnue victime des essais nucléaires en février 2022.
Béatrice raconte son parcours de vie qui est celui de nombreux polynésiens au sortir des essais nucléaires de la France en Polynésie.